Les arbres jouent le rôle d’une “pompe à nutriment” en puisant des éléments nutritifs non utilisés par les cultures ou issus de la dégradation de la roche mère en profondeur. Ces éléments sont ensuite redistribués aux cultures par la décomposition des feuilles, branches et racines des arbres. Sur le long terme, cette décomposition de la biomasse des arbres mobilise les organismes qui jouent un rôle essentiel dans les processus de maintien de la fertilité, et notamment dans l’augmentation du taux de matière organique des sols. Au-delà de la fourniture de matière à décomposer, les arbres procurent une ombre favorable à une faune et une flore nombreuses. Il y a bien évidemment les précieux vers de terre, mais également des champignons essentiels à la nutrition des plantes cultivées. D’une manière imagée, ces champignons sont la “fourchette” des plantes qui leur permet de saisir les nutriments du sol pour les assimiler. La production de Bois Raméal Fragmenté (BRF) issue de l’entretien des haies permet notamment d’améliorer des sols dégradés.Le rôle anti-érosif des systèmes agroforestiers a toujours été utilisé dans l’aménagement des terres agricoles. Il reste aujourd’hui plus que jamais une “nécessité agronomique”. La perte du capital “sol” devient effectivement très problématique dans les régions où les sols sont naturellement sensibles à l’érosion. Les eaux emportent sur leur passage quantité de matière en suspension (mes) : particules de terre, sédiments, matières organiques, oligo-éléments, etc. Sachant qu’il faut plusieurs dizaines, voire centaines, d’années à la nature pour créer un centimètre de terre sur une roche nue, autant conserver jalousement la terre arable. L’action des systèmes agroforestiers face à l’érosion est triple. Ils agissent d’une part comme des peignes et retiennent ces éléments en amont. Puisqu’ils ralentissent la vitesse de l’écoulement des eaux sur le versant, ils limitent sa puissance érosive en aval. Aussi, l’effet brise-vent des systèmes agroforestiers limite l’érosion éolienne.